Si vous suivez un peu ce qui se passe à Berlin et plus particulièrement chez Perlon, alors Dandy Jack ne vous est peut-être pas inconnu. Mais la carrière du producteur germano-chilien ne peut se résumer à ses quelques sorties sur le label mythique de Zip et Markus Nikolai, tant son rôle a été crucial dans le développement de la scène électronique allemande telle que nous la connaissons aujourd’hui. Il faut dire que Martin Schopf, de son vrai nom, possède cette capacité à être toujours au bon endroit au bon moment. Il se lie donc très vite d’amitié avec de jeunes DJs aussi passionnés et prometteurs que lui, dont certains ont depuis fait bien du chemin. On pense par exemple à Luciano ou Ricardo Villalobos, ses compatriotes et amis de longue date avec qui il fit ses premières armes de DJ et producteur dans les années 80, après qu’ils aient tous quitté le Chili pour l’Europe en réaction à la dictature de Pinochet.

De cette amitié naîtront plusieurs collaborations musicales, comme le projet délirant Ric y Martin crée il y a une quinzaine d’années par Schopf et Villalobos afin d’allier techno et sonorités latines. Dandy Jack n’est pas le genre de musicien incapable de composer à plusieurs, c’est même plutôt tout le contraire. Parmi ses nombreux partenaires de studio ou de live, on peut citer la légende Pete Namlook qui nous a quittée récemment mais aussi Butane, Atom Heart ou encore Tobias Freund pour le projet Sieg über die Sonne. Et même lorsqu’il est tout seul dans son studio, Martin a l’habitude de s’inventer des collaborateurs imaginaires pour « créer une histoire » comme il dit, par exemple The Latin Lava, The Plastic Woman ou The Queen of Mars.

Assez tôt dans sa carrière, Dandy Jack a eu la chance de signer ses albums et maxis sur des structures très reconnues comme FAX de Pete Namlook, son sublabel Rather Interesting fondé par Atom Heart et plus tard Perlon, toutes trois ayant accueilli la musique de Schopf avec grand enthousiasme. Lassé par l’hégémonie de la techno nord-américaine et européenne, il crée le label Ruta 5 en 1997 pour promouvoir la musique électronique chilienne très peu représentée à l’époque. Une première compilation baptisée Austral voit le jour en 1999, réalisée uniquement par de jeunes talents chiliens comme Villalobos, Luciano et Pier Bucci…qui ne s’attendaient probablement pas à un tel succès mondial dans les années à venir.

Désormais installé en Haute-Savoie, Martin profite de cette tranquillité pour se consacrer à son label et son live sans cesse réinventé, ainsi qu’au développement de sa performance « live jam » avec Sonja Moonear sous l’alias Junction SM.

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